1. Les Juifs sous Vichy
Le 17 juin 1940, après quelques semaines de guerre, Philippe Pétain demande l'armistice. Le régime de Vichy va alors se mettre en place. On dénombre à ce moment là 330 000 Juifs en France. Dès le début du régime de Vichy, on cherche à trouver la cause de la défaite.
Ainsi, dès l'été 1940, des mesures de dénaturalisation seront prises contre les étrangers, sans que les Allemands n'interviennent. Nous pouvons noter que les Juifs étrangers étaient nombreux à cette époque, à avoir fuit les pays de l'est et l'Allemagne pour se réfugier en France. Le 27 septembre 1940, les Allemands vont prendre plusieurs dispositions anti-juives: ils vont établir le critère définissant « le juif ». Pour être reconnu juif, il faut avoir deux grands-parents juifs. Ils sont exclus d'un certain nombre de professions et ils se voient supprimer beaucoup de leurs droits: on va marquer leurs papiers d'un tampon « JUIF », les Allemands recensent les Juifs de la zone occupée et sur les vitrines des commerces on inscrit la mention « Magasin juif ». Le 3 octobre, c'est au tour de Vichy de définir ce qu'est un Juif en appliquant une loi sur leur statut.
A partir d'octobre 1940, les Juifs étrangers peuvent être internés dans des camps. Un grand nombre de Juifs allemands, vivant sur le territoire français, seront internés en France, par des Français. A ce moment là, le principal problème des Juifs étaient la survie. Au début du mois de juin 1941, une loi anti-juive va venir compléter la précédente sur le statut des Juifs. Malgré toutes ces mesures antisémites prises en peu de temps, il n'y aura pas de réaction publique ni officielle jusqu'en 1942.
L'année 1942 me semble être un véritable tournant pour les Juifs qui subissent le régime de Vichy. En effet, à partir du mois d'avril, toute personne juive, de plus de six ans, sans exception, doit porter l'étoile jaune. L'été 1942 sera l'été des grandes rafles, partout en France et notamment à Paris, avec par exemple, la tristement célèbre rafle du Vélodrome d'hiver, le 16 juillet, qui concernera 12000 personnes. L'année 1942 marquera le début d'une réelle prise de conscience chez les Français. On reconnaît enfin la gravité de la situation.
Rien qu'en France, on a recensé 76 000 personnes déportées, dont 73 000 qui ne sont pas revenues. Parmi elles, les deux tiers étaient d'origine étrangère...
Etoile jaune obligatoire à partir d'avril 1942.
Source: Archives de la Meuse.
